Née en 1973, Après avoir grandi en banlieue parisienne, Nadège Dauvergne s’oriente très tôt vers les arts graphiques, puis les Beaux-Arts, avant de s’installer en Picardie, dans l’Oise, où elle vit et travaille depuis 1998.

Le dessin l’accompagne depuis l’enfance. Il s’impose à elle comme une évidence, une pratique qui l’absorbe entièrement. La nature, première source de fascination, nourrit son désir de comprendre les formes, les textures et les nuances du vivant. À la suite de ses études, elle suit des cours de dessin scientifique pour approfondir cette curiosité sensible. Ses thèmes évolueront au fil du temps, mais la nature demeure un fil conducteur, revenant régulièrement éclairer son chemin artistique.

Très vite, Nadège explore une large palette de techniques, de la peinture à l’huile à la bombe aérosol. Mais c’est autour du mélange optique qu’elle construit peu à peu sa signature. Par une succession de hachures colorées, minutieuses et vibrantes, elle crée des images qui se recomposent dans l’œil du spectateur. De loin, la couleur apparaît unifiée, lumineuse ; de près, elle se fragmente en une multitude de teintes distinctes. Chaque œuvre — qu’elle soit intimiste ou monumentale — révèle ainsi un degré de maîtrise rare, une exigence portée jusqu’au dernier trait.

Cette technique précise entre en contraste avec la douceur des thèmes qu’elle aborde : un visage délicat sur un mur saturé de tags, une scène classique surgissant d’un chaos urbain, le trivial mis en dialogue avec le précieux. Nadège Dauvergne cultive ces oppositions. En héritière de l’histoire de l’image, elle convoque les époques, les styles et les références pour construire une œuvre qui est pleinement de son temps, faite de glissements, de détournements et d’associations d’idées.

Son dessin compose un véritable tissage : des couches, des périodes, des strates racontant le temps — celui qu’il faut pour que l’œuvre advienne, pour qu’elle prenne place dans une histoire, dans sa propre filiation.

Les créations de Nadège Dauvergne se découvrent aussi bien au détour d’une rue, sur une façade, qu’en galerie, en festival ou au musée. Son travail se déploie librement, en atelier ou dans l’espace public, parfois de manière officielle… parfois de façon plus spontanée, là où l’art peut surprendre.